ENQUÊTE - Les enquêteurs de police judiciaire dénoncent de longue date l'alourdissement des procédures qui les transforment en gratte-papier, au détriment du terrain. Malgré les promesses de simplification faites par l'Elysée, le projet de loi sur la justice, en cours de discussion au Parlement, ne répond pas à leurs attentes. La déception et la démotivation gagnent tous les services de PJ.
«Franchement, la coupe est pleine». Sylvain S, 35 ans, lieutenant de police dans un commissariat parisien, n'en peut plus. Outre l'épuisement des derniers mois, lié aux manifestations et aux interpellations en série, le moral de cet officier de police judiciaire (OPJ) est miné par le poids démesuré des procédures dont il s'occupe: réception des plaintes, enquêtes de flagrance, gardes à vue, suivi des enquêtes sur des vols, agressions ou autre délits en tout genre. «Pour les 1600 gardes à vue de manifestants et casseurs depuis novembre à Paris, nous avons été noyés sous les papiers. On se contente de parer au plus pressé, en essayant de limiter au minimum les erreurs. Mais nous n'en pouvons plus.»
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